Si vous avez fait les deux tests précédents, vous avez pu vous rendre compte des objets qui occupent votre quotidien et ceux que vous utilisez. Peut-être entrevoyez-vous déjà en quoi alléger son espace de vie peut vous aider.
Pour ma part, je n’ai pas eu à faire l’exercice, car voyager pendant un an me l’a imposé.
Et cela a été un choc.
Je ne suis pas un cas à part.
Les témoignages pullulent sur le net, surtout parmi les voyageurs.
Un ami entrepreneur, me racontait qu’après son voyage de 6 mois, son ancien mode de vie lui semblait complètement insipide.
Il commença par vendre sa grande maison qui lui prenait trop de temps et pour s’installer dans un appartement… Les conversations autour des signes extérieurs de réussites (voiture, immobilier, grands hôtels, luxe…) le laissaient de marbre. Ce qui provoqua parfois de l’incompréhension.
A mon retour, il me demanda l’état d’esprit dans lequel je me trouvais. Je lui répondis que récupérer 40 cartons, alors que rien ne me manquait, me stressait et que je comprenais exactement ce qu’il disait.
Je compris alors que je n’aurais pas pu avoir cette prise de conscience sans ce long voyage.
Une conversation avec un ami proche le confirma
Suite à la publication de mes premiers posts (pour se rendre compte de ce que l’on possède), je lui demandais ce qu’il en pensait. Il eut l’air gêné. Finalement, il lâcha : “tu crois vraiment que c’est important ?. Par rapport aux enjeux écologiques par exemple ? Franchement ? C’est un truc de bobos parisiens ton article.”
Je n’ai pas eu le temps de lui répondre. Je réalisai cependant à quel point ce que j’avais vécu avait changé ma vision du monde et de ma vie. Et surtout, combien il pouvait être compliqué d’expliquer ce qu’apporte une « vie allégée ».
Pourquoi est-ce si important ?
C’est amusant de mettre en parallèle l’écologie et la prise de conscience de ce que l’on possède.
Parce que, justement, le plaisir de vivre dans un environnement désencombré montre combien consommer par habitude et accumuler est vain et nous dévie de sources beaucoup plus profondes de bonheur.
D’ailleurs, la surconsommation et nos modes de vie sont parmi les premières causes de l’épuisement des ressources naturelles et de l’émission de gaz à effet de serre.
Au final, ce sont différentes facettes du même objet.
Ne pas donner de leçon.
Cette prise de conscience doit rester un cheminement personnel. Il faut juste avoir à l’esprit que c’est possible, et que ceux qui le vivent ne referaient en rien le chemin inverse.
On ne peut y adhérer sans l’expérimenter.
Accumulation
L’être humain a tendance à accumuler, par peur du manque. Pour le « au cas où ». Ou, le “J’en aurais besoin un jour”, ou encore, “Il m’a beaucoup coûté,” donc il a beaucoup de valeur pour moi. Cela rassure de posséder.
Vivre au milieu d’objets personnels nous rappelle notre propre histoire.
Socialement, les possessions permettent de se situer les uns par rapport aux autres. C’est un marqueur. Ce que l’on possède prend la parole et dit : “Moi, j’ai réussi, considère moi”.
Alléger son espace de vie : vers une forme de “minimalisme” qui ne doit pas être une contrainte.
Je ne me considère pas comme minimaliste.
Pourtant à un moment, on se rend compte que les objets (et d’autres choses que j’aborderai plus tard) nous pèsent. C’est un poids qu’il faut traîner, un gros sac qui nous empêche de bouger, d’entreprendre, de penser. C’est un sac que l’on a peur de perdre, d’oublier quelque part, de se faire voler. Ce n’est pas le seul, mais il contribue à l’inertie et nous détourne de sources de bonheur, auquel on n’a pas pensé, ou que l’on juge inaccessible.
S’alléger, au sens propre et figuré.
Si l’on doit faire le tri, nous avons vu dans les deux tests qu’il est plus facile de se concentrer sur ce qui nous donne du plaisir ou ce que l’on utilise.
Alléger son espace de vie : Quels sont les avantages ?
- Se ressourcer. Je commencerai par le moins évident à expliquer, mais qui a été très important pour moi : l’avantage psychique. Dès que l’on sort de chez soi, nous sommes constamment sollicités. Nous devons décrypter des images, analyser et choisir des centaines de fois sans s’en rendre compte. Et le sur-usage du smartphone ne vient pas apaiser la situation
Vivre, se reposer, dormir dans un endroit épuré, rangé, calme, permet de se ressourcer plus en profondeur. - Ranger… pour passer moins de temps à ranger.
Le rangement est un cercle vertueux si…- Chaque chose a une place accessible.
- Dès que l’on a quelque chose, plutôt que de le laisser traîner, on le range
- Si il est facile de le ranger, voire aussi facile que de le poser n’importe où, alors le rangement ne nécessitera aucun effort
- Si chaque chose a sa place, alors, le simple fait d’y penser le mettra à disposition, car il sera inutile de se demander où il est rangé. Le geste suivra.
- Redécouvrir et Profiter davantage de ce que l’on a
Tout ce que l’on possède n’a pas la même valeur. Refaire ses choix, c’est mettre en valeur les choses qui ont le plus de sens, qui nous font le plus plaisir, qui sont belles, et en profiter davantage. - Economiser de l’argent pour faire des choses vraiment importantes.
En se focalisant sur l’essentiel, on s’aperçoit ensuite que l’on a moins besoin d’acheter. Vendre ce que l’on n’utilise plus peut aussi constituer une ressource. - Et donc avoir plus de moyens pour vivre des choses.
- Moins à entretenir : je détestais faire le ménage. Je considérais cela comme une tâche chronophage. Mais en allégeant meubles et objets, passer l’aspirateur, faire la poussière est beaucoup plus efficace. Moins de temps, plus de résultat.
- Vivre dans un espace plus petit : Si votre logement prend une part trop importante de vos ressources, il est peut-être temps d’envisager autre chose. Si vous avez pu commencer à vivre avec moins. Vivre avec une pression financière, où l’argent occupe toutes nos pensées, génère un stress qui détruit toute forme de bonheur.
- Et vivre dans plus d’espace : Inversement, désencombrer donne l’impression de vivre dans un espace plus grand.
- Avoir plus de temps : si l’on passe moins de temps à acheter, à ranger, à nettoyer, à utiliser, alors on a plus de temps à faire des choses pour soi, à voir ses amis, à faire… ce que l’on veut.
- Choisir ce que l’on fait de ce temps : le temps est la chose la plus précieuse de notre existence. Se libérer du temps, c’est se donner la possibilité d’atteindre ses projets. C’est ne pas renoncer à ses rêves.
En conclusion, alléger son espace de vie, c’est avoir moins de choses à se préoccuper, avoir moins de tentations sous les yeux, se créer des automatismes.
En simplifiant son quotidien, en rationalisant ses besoins, on libère des ressources et du temps pour se projeter dans des projets, dans la réalisation de ses rêves, ou tout simplement être disponible pour les personnes qui comptent ou nous apportent.
Photo by Sven Brandsma, Jorge Garcia, Hutomo Abrianto, Priscilla Du Preez on Unsplash
Je me retrouve totalement dans cet article et je valide à 100%.
Avant, j’avais l’habitude d’accumuler les objets, d’acheter « au cas où, on ne sait jamais »…
Et puis, j’ai commencé à changer ma manière de voir les choses. Je me pose toujours la question « Est-ce que j’en ai vraiment besoin ? » avant d’acheter quelque chose. J’ai enlevé un grand nombre d’objets et de vêtements dans mon appartement et il faudrait que j’aille encore plus loin. Pourtant, la plupart des personnes qui viennent chez moi trouvent que je n’ai pas grand chose 😉
Et comme tu dis, au niveau des bienfaits, il s’agit d’un cercle vertueux. Je me sens sens beaucoup mieux mentalement, moins oppressé, je passe plus de temps sur ce qui compte vraiment pour moi et mon portefeuille s’en porte mieux également.
Merci pour cet article !
Merci Arthur pour ton témoignage.
Ce n’est pas toujours facile de réaliser à quel point c’est important avant de l’avoir fait !